En allant poster un article de blog sur LinkedIn, je tombe sur un sondage : « Qu’est ce qui compte le plus au travail ?
  • Le salaire
  • La reconnaissance
Qu’est ce qu’on en attend finalement ? Qu’est ce qui nous motive à y rester ? Du salaire ou de la reconnaissance, qu’est ce qui prime ? Ou est-ce même autre chose ? (Manager, évolution, …) » Analysons un peu les choix…

Le salaire ? L’argent ?

Donner son temps, sa vie en échange d’argent… Payer le loyer, la cantine des enfants… Voici qui est très terre-à-terre et …tellement enthousiasmant. J’ai été salariée pendant plus de 10 ans. Alors oui, le salaire qui tombe, c’est la carotte pour se lever le matin. Mais la carotte a au fil des années pris un goût de plus en plus fade et amer… Dans mes dernières années de salariat, je prenais de plus en plus conscience que ce que je faisais n’avait pas de sens et que je donnais mon énergie à quelque chose de creux, de vide, d’inutile (ok, la finance fait souvent cet effet… mais vous pouvez avoir ce sentiment quelque soit votre travail). Je continuais pourtant car je n’avais pas idée de ce que je pouvais faire et comment en vivre. La sécurité du salaire vient répondre à notre peur de manquer, à notre croyance que l’on ne peut pas vivre d’un métier passion ou que cela va être tellement difficile… Alors concrètement, j’ai dû travailler sur ma peur de manquer lorsque je me suis lancée dans l’entrepreneuriat. J’ai eu du mal à boucler certaines fins de mois… ce qui a été des excellents exercices pour apprendre à lâcher prise. Aujourd’hui, je gagne moins qu’en tant que cadre dans la banque, mais :
  • Je vis en province dans une ville moyenne (j’ai choisi ma ville et je n’ai plus d’heures perdues dans les transports) et je peux déménager sans avoir à rendre de compte à qui que ce soit.
  • J’organise mes semaines comme je veux (liberté de s’organiser, de disposer de mon temps et de ma vie)
  • Je suis plus disponible pour mes enfants (mon manque de disponibilité pour mes enfants me posait un sérieux problème de conscience quand j’étais salariée à Paris), mais aussi mes amis ou… moi !
Si vous allez travailler pour le salaire, c’est que votre travail ne vous fait pas vibrer. Vous y allez faute de mieux… Les dernières années de salariat, j’avais un sentiment de mal-être dès le dimanche soir. Le ras-le-bol de recommencer le lundi. Cela me rendait malade… Je faisais des insomnies du petit matin… La seule perspective, c’était les vacances qu’on organisait. Les seuls moments où je vivais, c’était pendant mes 5 semaines de congés payés. Vivre 35 jours par an, c’est peu… Attendre la retraite plus de 30 ans pour être épanoui, c’était inconcevable… Le salaire venait satisfaire mon besoin de sécurité et ma peur de manquer. Quand on décide de se mettre à son compte, c’est d’ailleurs un gros travail de lâcher prise sur l’argent : il devient indispensable de se libérer de ce manque de sécurité intérieure car sinon, on est très, très stressé.

La reconnaissance au travail

Si je cherche la reconnaissance dans mon travail et si c’est ma motivation première dans mon travail, c’est que j’ai …un gros besoin de reconnaissance. Un signe de reconnaissance de notre hiérarchie (ou de nos collègues), c’est la validation que nous faisons du bon travail, que nous sommes dignes d’intérêt, que nous existons… Nous allons chercher à l’extérieur de nous la validation de la qualité de notre travail, de notre valeur et de notre existence. Euh … vous le voyez, le problème ? C’est le meilleur moyen d’être en permanence en souffrance… et d’être la cible privilégiée de harcèlement moral ou de managers pervers narcissiques… Quand on décide de cheminer sur la voie du développement personnel, on comprend rapidement que la confiance en soi et la valeur que l’on se donne sont des données intérieures qui peuvent être renforcées. Elles ne dépendent pas de notre entourage (professionnel, amical ou familial). Quand dans un article précédent, je parlais de l’importance de connaître ses valeurs dans la construction de son projet de reconversion professionnelle, je parlais de deux valeurs piège :
  • La sécurité > la peur de manquer (je reste dans mon travail pour le salaire, même si je suis malheureux) = le salaire, ce qui compte dans mon travail !
  • La reconnaissance > je cherche à l’extérieur la valeur que je ne suis pas capable de m’offrir.
Le fait d’avoir la reconnaissance comme motivation dans son travail, peut aussi cacher un manque de sens profond de notre activité professionnelle. C’est mieux que rien… Je ne fais pas ce qui m’anime profondément ? La reconnaissance de ma hiérarchie, la bonne ambiance avec mes collègues et le salaire sont des ersatz me permettant d’occulter un mal-être plus profond, le sentiment de ne pas être « à ma place ».

Alors qu’est-ce qui compte aujourd’hui le plus au travail pour moi ?

Le plus important, c’est d’être aligné « cœur-tête » : je fais ce que j’aime, ce qui m’anime profondément. Savoir ce qui m’anime profondément (le « moteur de sa vie professionnelle ») nécessite souvent un travail d’introspection et du temps. Concrètement, cela a pris plusieurs années et des « murs » (changement de poste comme salariée sans jamais trouver une satisfaction, liquidation de ma première société). C’est prendre le temps d’éplucher les couches de l’oignon pour aller au-delà de ma peur de manquer (salaire/ argent), de mon besoin de reconnaissance ou de ma zone de confort de mes compétences professionnelles… Je présente sur mon blog plusieurs outils pour identifier le moteur de sa vie professionnelle. Le deuxième point essentiel est le respect de ses valeurs et l’équilibre global de sa vie. Il s’agit de connaître ses valeurs, de savoir comment nous voulons les décliner dans notre vie et de créer sa vie idéale. (cf. articles blog)

Se détacher de la reconnaissance de l’autre

Lorsqu’on est dans le métier de l’accompagnement (coach, consultant, thérapeute…), il est d’autant plus important de se libérer de ce besoin de reconnaissance. Sinon, il est facile de glisser dans des relations marquées par le triangle de Karpman (sauveur / victime / persécuteur). Je sauve le client qui est en difficulté : je le dépossède de son pouvoir de décision et d’action pour obtenir sa reconnaissance. Lui joue le rôle de la victime qui a des difficultés pour (choisissez votre thématique) et qui cherche une solution magique pour le sauver. Ce sont des relations de manipulation mutuelles qui … finissent mal ! Voir l’article limpide sur le sujet sur le site d’Abellina Saint Juste. Quand je parle de se libérer de ce besoin de reconnaissance, il ne s’agit pas de ne pas reconnaître le travail de l’autre, d’oublier de complimenter ou de ne pas être bienveillant. Il s’agit dans la façon dont je suis et de comment je fais, de ne pas être en attente d’une réaction de l’autre qui va venir répondre à mon mal-être. Il s’agit de rester dans la justesse, sans dépasser cette limite de faire à la place de l’autre ou de prendre trop de place. Je parle beaucoup d’entrepreneuriat sur mes blogs car c’est la voie que j’ai choisie et mon entourage amical a d’ailleurs aussi évolué en ce sens. Néanmoins, vous pouvez très bien être aligné « cœur – tête » en étant salarié. Si vous avez le sentiment que vous recherchez la reconnaissance dans votre travail, regardez ce que cela cache : un trop grand besoin de reconnaissance, un manque de confiance en soi, un manque de sens profond de votre travail actuel… Et l’argent ? Vous croyez vraiment que vous ne pouvez pas conjuguer une activité qui vous anime et des revenus ?
Photo de Cliff Booth provenant de Pexels

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